Candidoses urinaires : épidémiologie, facteurs de risque et difficultés d’interprétation - 16/06/16
Résumé |
Introduction |
Les candiduries sont en recrudescence ces dernières années en particulier en milieu hospitalier. La résistance des levures du genre Candida (C.) aux antifongiques est de plus en plus observée. La distinction entre colonisation et infection urinaire (IU) est parfois difficile. En effet, malgré des décennies de publication, aucun consensus ne s’est dégagé sur la signification diagnostique et pronostique des candiduries. L’objectif de notre travail était d’identifier les caractéristiques épidémiologiques, les facteurs de risque (FR) ainsi que la sensibilité aux antifongiques des levures du genre Candida incriminées dans les IU.
Matériel et méthodes |
Notre étude était transversale menée sur une période de six ans (2010–2015) portant sur des patients hospitalisés présentant une candidurie. Le diagnostic mycologique reposait sur l’examen direct des urines et leur culture sur milieu Sabouraud, incubée à 27°C en aérobiose. Était considérée une numération faible de moins de 102 unités formant colonies (UFC), modérée entre 103 et 104UFC/mL et élevée supérieure à 104UFC/mL. La sensibilité aux antifongiques a été réalisée sur les souches donnant une numération modérée à élevée ou lorsque les souches sont ré-isolées sur un prélèvement de contrôle. Pour cela, deux méthodes ont été utilisées selon la disponibilité des tests : le test colorimétrique par la méthode de dilution en bouillon (Fungitest®) et la méthode de microdilution en milieu liquide avec détermination de la CMI (Sensititre Yeastone®).
Résultats |
Les levures du genre Candida ont été identifiées dans 67 cas sur 138, soit dans 48,5 % des cas. L’âge moyen des patients était de 47,3ans avec des extrêmes allant de 1 mois à 87ans. Une prédominance féminine a été notée (sex-ratio de 0,45). Plus de 50 % des patients étaient hospitalisés en réanimation (30 %) ou en néphrologie (23,3 %). Les FR étaient essentiellement les âges extrêmes (22,5 %), le diabète (20 %), la transplantation rénale (20 %) et l’antibiothérapie à large spectre (17,5 %). Candida albicans était la levure la plus fréquemment isolée (46,3 %), suivi de C. glabrata (31,3 %) et de C. tropicalis (10,4 %). La numération des levures était faible dans 13 cas (19,4 %) ; un antifongigramme a été réalisé pour un de ces cas car il s’agissait d’un contrôle d’un examen mycologique des urines isolant pour la deuxième fois C. albicans. Dans 54 cas, la numération était modérée à élevée, mais un antifongigramme n’a pu être réalisé que dans 45 cas. Une sensibilité intermédiaire à absente vis-à-vis du fluconazole était notée dans 7 cas dont 1 seul à C. krusei, celle vis-à-vis de l’amphotéricine B et la 5-fluorocytosine était de 4,4 % respectivement. Vis-à-vis de l’itraconazole, le miconazole et le kétoconazole, la sensibilité était intermédiaire à absente dans respectivement 56,6 %, 31 % et 19,5 % des cas. Toutes les souches testées (6 souches) à la caspofungine étaient sensibles.
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Vol 26 - N° 2
P. e24-e25 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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